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LE POIDS DU MONDE (classe)

Œuvres chorégraphiques et plastiques

Intentions d’apprentissage

Les extraits d’œuvres proposés dans ce thème, de même que les questions et les informations qui les accompagnent ont comme point commun les caractéristiques du corps dansant chez Perreault.

Que l’élève s’attarde aux dessins comme source et accompagnement de la démarche artistique du chorégraphe, qu’il analyse ce qui constitue les qualités gestuelles et expressives présentes chez ses interprètes ou qu’il discute de la singularité de l’artiste, l’ensemble des fiches vise l’acquisition d’une plus grande compréhension du caractère indissociable des éléments corps/expression/interprétation dans les œuvres de Perreault. L’élève y développera une plus grande sensibilité au rôle que peut jouer l’intégration des dynamismes, et plus particulièrement, la conscience du poids dans l’expressivité d’une danse.

Axes d’appréciation

Aspects liés à la création

  • Éléments du langage:
    • Mouvements liés à l’énergie : les efforts et les états
    • Espace personnel et général
    • Relation entre les partenaires : actions dynamiques et spatiales, types de formation
  • Procédés de composition
  • Éléments de structure
  • Éléments de l’environnement scénique

Aspects liés à l’interprétation

  • Aspects associés à l’expression artistique

Aspects liés aux repères culturels

  • Éléments de l’histoire de la danse

Dimension symbolique

  • Fragilité – instabilité – précarité – soutien – abandon
  • 1

    Perreault, « la danse au bout des doigts »*

    Perreault, « la danse au bout des doigts »*

    Eironos, dessin de Jean-Pierre Perreault


    Nombreux sont les artistes, les écrivains, les cinéastes, les dramaturges ou les chorégraphes qui remplissent des carnets de travail de dessins, de traits, de notes ou d’esquisses comme prélude à leur travail d’exploration de la matière. C’est avec un naturel éloquent que Jean-Pierre Perreault a adopté ce mode d’expression, présent en amont de presque chacune de ses créations chorégraphiques, en employant des matériaux aussi hétérogènes que le fusain, la gouache, l’encre ou l’aquarelle. Pour chaque œuvre, un nouveau monde « perreaultien » surgissait de la main libre du dessinateur.

    Dans ce monde construit, qu’il soit monochrome ou coloré, ce sont avant tout l’environnement et l’espace qui s’imposent. Esquissés en un simple coup de crayon ou en de larges traits, des êtres anonymes naissent de l’imaginaire du chorégraphe plasticien et font corps avec cet environnement. Pourquoi nous apparaissent-ils toujours si attachants et presque vivants ? Ce que leur auteur en dit constitue peut-être une réponse à cette question : « Dans mes dessins, les personnages ne sont pas identifiés et cependant ils ont une personnalité. Il y a toujours une histoire en chacun et, s’ils font toujours la même chose, c’est que je ne cherche pas du tout la chorégraphie, ni le mouvement, mais des rapports d’espace. Je pense à ce qu’il y a en dessous. » (Michèle Febvre, et al., Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel, Les Heures bleues, 2001, p. 51)

    En studio…

    * Expression empruntée à Rober Racine, artiste visuel


  • 2

    Arrêt sur images

    Neuf dessins préparatoires à diverses œuvres sont présentés ici. Suggérons aux élèves de laisser les images prendre forme dans leur esprit, puis de dégager les impressions qui émanent de leur observation.

    Quelle énergie se dégage de ces corps ?

    À quel état peuvent-ils être associés ? Dans quelle atmosphère baignent-ils ?
    Choisir un ou deux ou mots qui traduiraient l’esprit de chaque dessin. (liberté, abandon, élan, déséquilibre, désinvolture, fatalité, contrainte, passion ?)

    La manière dont ces corps occupent l’espace ou la tension dynamique entre les personnages et l’environnement peuvent être considérées.

    Laissons les élèves imaginer un fil qui relie les personnages entre eux, ou entre eux et l’espace (ciel – terre – objet de l’environnement) : quelle tension y aurait-il entre les deux éléments retenus ?

    En studio…

    « Hors des contraintes de la gravité et des limites musculaires, des pas, des figures, des taches, des coloris et la transparence que le fusain, l’aquarelle et le pastel expriment pour lui, la danse au bout des doigts. » (Rober Racine dans  Jean-Pierre Perreault, chorégraphe , Les Herbes rouges, 1991, p. 102)
    « Hors des contraintes de la gravité et des limites musculaires, des pas, des figures, des taches, des coloris et la transparence que le fusain, l’aquarelle et le pastel expriment pour lui, la danse au bout des doigts. » (Rober Racine dans Jean-Pierre Perreault, chorégraphe, Les Herbes rouges, 1991, p. 102)
    Joe, dessin de Jean-Pierre Perreault
    « La pratique du dessin, dont l'apparition est corollaire à la transformation du vocabulaire chez le chorégraphe, scelle sa nouvelle conception du spectacle, et inaugure en même temps un procédé de composition qui, pour lui, est entièrement neuf. » (Mathieu Albert, «Jean-Pierre Perreault», ETC, n° 15, 1991, p. 74)
    « La pratique du dessin, dont l'apparition est corollaire à la transformation du vocabulaire chez le chorégraphe, scelle sa nouvelle conception du spectacle, et inaugure en même temps un procédé de composition qui, pour lui, est entièrement neuf. » (Mathieu Albert, «Jean-Pierre Perreault», ETC, n° 15, 1991, p. 74)
    Eironos, dessin de Jean-Pierre Perreault
    « Les dessins, les peintures sont devenus mes voyages. Je vais dans tous les sens et pendant que je dessine, je nourris ma peur, éventuellement la pièce. Quand je vois arriver les danseurs, tout cela va être oublié. » (Jean-Pierre Perreault dans  Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel , Les Heures bleues, 2001, p. 61)
    « Les dessins, les peintures sont devenus mes voyages. Je vais dans tous les sens et pendant que je dessine, je nourris ma peur, éventuellement la pièce. Quand je vois arriver les danseurs, tout cela va être oublié. » (Jean-Pierre Perreault dans Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel, Les Heures bleues, 2001, p. 61)
    Vent d'Est, dessin de Jean-Pierre Perreault
    « […] je ne fais pas de différence entre mon travail de chorégraphe, de scénographe ou de peintre. Je suis un artiste qui utilise toutes sortes de possibilités ; c’est la même chose que de faire un jardin, c’est créer un environnement. » (Jean-Pierre Perreault dans  Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel , Les Heures bleues, 2001, p. 44)
    « […] je ne fais pas de différence entre mon travail de chorégraphe, de scénographe ou de peintre. Je suis un artiste qui utilise toutes sortes de possibilités ; c’est la même chose que de faire un jardin, c’est créer un environnement. » (Jean-Pierre Perreault dans Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel, Les Heures bleues, 2001, p. 44)
    Les Années de pèlerinage, dessin de Jean Pierre-Perreault
    « En voyage, dessiner était une façon de regarder les formes, non pour les comprendre intellectuellement mais plutôt pour en jouer, en faire comme des collections, ramasser des informations. » (Jean-Pierre Perreault dans  Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel , Les Heures bleues, 2001, p. 45)
    « En voyage, dessiner était une façon de regarder les formes, non pour les comprendre intellectuellement mais plutôt pour en jouer, en faire comme des collections, ramasser des informations. » (Jean-Pierre Perreault dans Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel, Les Heures bleues, 2001, p. 45)
    Vent d'Est, dessin de Jean-Pierre Perreault
    « Le dessin lui (Jean-Pierre Perreault) ouvre la porte sur un univers dégagé des contingences de la matérialité et lui permet d'incuber son œuvre dans l'espace ouvert, et plus facilement maniable, du concept. »  (Mathieu Albert, « Jean-Pierre Perreault » ETC, n° 15, 1991, p. 75)
    « Le dessin lui (Jean-Pierre Perreault) ouvre la porte sur un univers dégagé des contingences de la matérialité et lui permet d'incuber son œuvre dans l'espace ouvert, et plus facilement maniable, du concept. » (Mathieu Albert, « Jean-Pierre Perreault » ETC, n° 15, 1991, p. 75)
    Piazza, dessin de Jean-Pierre Perreault
    « Dans ses dessins, les danseurs n’ont pas de visages. Ils ressemblent à des gruppetti de i inclinés, couchés, bien droits, blottis les uns contre les autres. Chuchotant des secrets, s’écoutant bouger, respirer. […] » (Rober Racine dans  Jean-Pierre Perreault, chorégraphe , Les Herbes rouges, 1991, p. 106)
    « Dans ses dessins, les danseurs n’ont pas de visages. Ils ressemblent à des gruppetti de i inclinés, couchés, bien droits, blottis les uns contre les autres. Chuchotant des secrets, s’écoutant bouger, respirer. […] » (Rober Racine dans Jean-Pierre Perreault, chorégraphe, Les Herbes rouges, 1991, p. 106)
    Piazza, dessin de Jean-Pierre Perreault
    « Lorsque je chorégraphie, la danse devient une matière, comme les pigments en peinture ou les notes en musique. C’est un système de tensions entre un geste et un autre, entre deux individus, entre des couleurs, entre le son et le silence. » (Jean-Pierre Perreault dans  Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel , Les Heures bleues, 2001, p. 121)
    « Lorsque je chorégraphie, la danse devient une matière, comme les pigments en peinture ou les notes en musique. C’est un système de tensions entre un geste et un autre, entre deux individus, entre des couleurs, entre le son et le silence. » (Jean-Pierre Perreault dans Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel, Les Heures bleues, 2001, p. 121)
    Joe, dessin de Jean-Pierre Perreault
    « La plupart du temps, un nouveau projet chorégraphique commande le début d’un nouveau carnet. Malheureusement, le carnet n’est pas toujours à la portée de la main au moment opportun, alors Perreault en saisit un autre qui prend le relais du premier lieu d’annotations. Les projets en viennent ainsi à se nourrir les un et les autres […] » (Laurier Lacroix dans  Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel , Les Heures bleues, 2001, p. 47)
    « La plupart du temps, un nouveau projet chorégraphique commande le début d’un nouveau carnet. Malheureusement, le carnet n’est pas toujours à la portée de la main au moment opportun, alors Perreault en saisit un autre qui prend le relais du premier lieu d’annotations. Les projets en viennent ainsi à se nourrir les un et les autres […] » (Laurier Lacroix dans Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel, Les Heures bleues, 2001, p. 47)
    Dernière Paille, notation de Jean-Pierre Perreault
  • 3

    La signature Perreault

    La signature Perreault

    Stella, dessin de Jean-Pierre Perreault


    Ce que l’on définit comme la signature d’un chorégraphe émerge la plupart du temps d’un long processus au cours duquel le danseur-créateur soumet progressivement la matière « danse » à sa pensée artistique. Si les premières expériences de Perreault avec le corps dansant l’ont mis en contact avec une danse moderne, c’est certainement la rencontre avec une vision moderniste de l’art portée par sa maîtresse spirituelle, Jeanne Renaud, qui aura eu la plus grande influence sur sa pensée artistique. Le jeune danseur-chorégraphe fera siens les grands principes de liberté esthétique qui animent plusieurs des artistes, des peintres, des musiciens ou des danseurs qu’il côtoie au début de sa carrière, particulièrement ceux qui ont fait partie du mouvement automatiste, dont certains comptent parmi les signataires du manifeste du Refus global. Ainsi, le germe de sa singularité s’enracine dans le désir de s’affranchir des références esthétiques et chorégraphiques, ainsi que du modèle du corps dansant alors dominant. Perreault cherchera dès le départ, et tout au long de sa carrière, à offrir une danse qui soit au plus près de la vie. Pour ce faire, la danse et les éléments qui la composent (dynamiques, rythmiques, corporels, syntaxiques), de même que le concept de spectacle, seront inlassablement questionnés par l’artiste.


    Parmi les premières expérimentations de Perreault, la relation du danseur à la gravité s’impose comme une source expressive importante. Chez lui, le poids des corps qui dansent n’est pas nié comme c’est le cas dans la danse classique, mais bien plutôt accentué et affirmé. Corps en déséquilibre, corps abandonné, corps qui chutent ou corps supportés les uns par les autres ; ce sont là autant de variations exprimant une stabilité toujours précaire. Perreault reconnaît intuitivement, tout comme les grands penseurs et précurseurs de la danse moderne, que l’expressivité du mouvement est étroitement associée au rapport que la personne entretient avec la pesanteur.

    Pour aller plus loin


  • 4

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    Extrait de Dernière Paille (1980)


    Questions pour orienter le regard

    Dernière paille (1977-1980) est considérée par plusieurs experts de l’œuvre de Perreault comme une pièce emblématique de sa signature, annonçant la suite de son œuvre chorégraphique. Ginelle Chagnon, grande collaboratrice de Perreault, dira : « C’est une pièce où Jean-Pierre commence à se défaire de ses lignes de danseur classique. Le matériau est presque unisexe, comme dans Joe. Des femmes et des hommes sont vêtus du même costume, qui camoufle le corps. On est au début d’un regard sur le corps humain. », extrait de « Soirée Jean-Pierre Perreault : un devoir de mémoire », Sylvie St-Jacques, La Presse, 12 décembre 2009.

    Dans cet extrait de Dernière paille, qu’est-ce qui compose l’ensemble scénique ?

    Comment l’aménagement de l’espace occasionne-t-il chez l’interprète une utilisation du poids de son corps différente de ce que lui permettrait l’usage d’une scène davantage conventionnelle ?

    Dans cet environnement scénique, quel espace est utilisé par les danseurs (sol, surfaces, niveaux) ?

    Quels types de mouvements et d’efforts l’utilisation des composantes de l’espace scénique comme le sol, l’inclinaison des monticules, les traversées de l’espace permet-elle ?

    Par quelles actions dynamiques les deux interprètes principaux entrent-ils en relation ?

    En quoi les costumes choisis par Perreault contribuent-ils à déplacer l’attention sur l’énergie des corps plutôt que sur leur forme ?

    Quelle impression générale se dégage de cet extrait ?

    Quelles sont les qualités dynamiques présentes, dominantes, lorsqu’on s’imagine être dans le corps de l’un des interprètes ?


  • 5

    Regarder - 2

    Regarder - 2

    Extrait de Dernière Paille (1977)


    Questions pour orienter le regard

    Dans cet extrait de la pièce d’origine (1977), point de musique mais uniquement le son des pieds qui retombent sur le sol, ou le glissement d’un corps promené par son partenaire. Le poids du corps révèle en quelque sorte la musicalité présente dans tout mouvement. Dernière paille témoigne des premières expériences d’une utilisation particulière du poids des corps par Perreault. Les questions proposées ici permettent de d’approfondir cet aspect.

    Amenez les élèves à repérer les notions liées à la gravité, telles que l’équilibre, le déséquilibre, le transfert de poids, le déplacement du centre de gravité, les chutes, le corps libre de poids, l’apesanteur, la pesanteur. Existe-t-il une large gamme de nuances dans les gestes exécutés ?

    Quels défis gravitaires Perreault propose-t-il à ses interprètes ?

    Comment les mouvements exécutés mobilisent-ils le corps ? En partie ? Dans son entier ? Quelles sont les parties du corps les plus sollicitées chez les danseurs ? Avec quelle énergie se déploient les mouvements : force, tension, etc. ?

    Par quels procédés de composition le chorégraphe renforce-t-il l’effet du poids dans le corps (temps, interrelations, espace, actions, etc.) ?

    Quels effets produisent ces choix gestuels et chorégraphiques sur l’élève spectateur ?


  • 6

    Perreault, plasticien du mouvement

    Perreault, plasticien du mouvement

    Eironos (1996), photographe : Marco Mona


    Lorsqu’un spectateur à l’œil aiguisé regarde l’ensemble des œuvres de Perreault, de ses débuts jusqu’à ses dernières œuvres, il sait reconnaître chez ses interprètes perreaultiens une constance dans leur manière de se mouvoir. Ces corps dansant semblent préférer l’inconfort du déséquilibre au calme de la stabilité/verticalité. Souvent aux prises avec un équilibre fragile et fugitif, les danseurs sillonnent l’espace par de grands déplacements, en quête de retrouvailles ou de ruptures, abandonnant leur poids aux bras de l’autre ou du groupe, si ce n’est simplement au sol. L’utilisation de la gravité du corps est sans contredit emblématique du style perreaultien.

    À ses débuts, comme bien des chorégraphes de son époque, Perreault a rejeté l’image des corps virtuoses. L’essentiel de sa recherche et de ses expérimentations s’est porté sur la mise en scène d’un corps dansant authentique et juste, ancré dans la contemporanéité. En affirmant clairement la pesanteur des corps, des pas, des relations, Jean-Pierre Perreault nous a invités, par le biais de notre imaginaire, à ressentir tout comme lui l’inévitable poids de l’histoire et du monde. Sans être un chorégraphe engagé, Perreault a pourtant su évoquer mieux que quiconque, à travers son œuvre, les tourments de l’existence humaine.


  • 7

    Comparer - 1

    Comparer - 1

    Extrait de Monuments (1975)


    Une esthétique au service de l’authenticité

    Vingt ans séparent les extraits des deux pièces proposées : Monuments (1975) – fiche 7 et Les Années de pèlerinage (1996) – fiche 8.

    Avec Monuments, on retrouve l’expérimentateur qu’a toujours été Perreault. Ce qui peut sembler être un simple exercice chorégraphique, à la limite d’une « antidanse », est révélateur de l’incessante recherche du chorégraphe. Simplicité de la gestuelle, absence de virtuosité, impulsion du mouvement, modulation du phrasé gestuel, conscience du mouvement ; tout le langage du corps est chamboulé au profit d’une danse se voulant avant tout authentique. C’est ce qui amène Perreault à dire à ses danseurs : « Ne partez pas de l’idée, posez le geste, puis laissez le geste vous parler. Quand vous enlacez quelqu’un, vous sentez quelque chose, mais vous n’avez pas besoin de l’identifier, le spectateur va s’en charger. » Il affirma aussi : « Je ne veux pas d’interprétation dans mon travail, les danseurs doivent être là, ne pas se censurer, ne pas essayer d’identifier ce qu’ils font mais le faire tout simplement. » Jean-Pierre Perreault dans Febvre, M. et al., Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel, Les Heures Bleues, 2001, p.13

    Invitez les élèves à regarder librement les deux extraits Monuments (1975) et Les Années de pèlerinage (1996), puis proposez-leur d’identifier les embryons du travail de Perreault dans le premier extrait, ainsi que les correspondances entre les deux œuvres, en s’attardant aux divers éléments qui composent une danse.

    Utilisation de l’espace
    Utilisation du poids

    Formes corporelles
    Musicalité


    En studio…


  • 8

    Comparer - 2

    Comparer - 2

    Extrait des Années de pèlerinage (1996)


    Une esthétique au service de l’authenticité

    Vingt ans séparent les extraits des deux pièces proposées ici : Monuments(1975)- fiche 7 et Les Années de pèlerinage (1996)- fiche 8.

    Avec Monuments, on retrouve l’expérimentateur qu’a toujours été Perreault. Ce qui peut sembler être un simple exercice chorégraphique, à la limite d’une « antidanse », est révélateur de l’incessante recherche du chorégraphe. Simplicité de la gestuelle, absence de virtuosité, impulsion du mouvement, modulation du phrasé gestuel, conscience du mouvement ; tout le langage du corps est chamboulé au profit d’une danse se voulant avant tout authentique. C’est ce qui amène Perreault à dire à ses danseurs : « Ne partez pas de l’idée, posez le geste, puis laissez le geste vous parler. Quand vous enlacez quelqu’un, vous sentez quelque chose, mais vous n’avez pas besoin de l’identifier, le spectateur va s’en charger. » Il affirma aussi : « Je ne veux pas d’interprétation dans mon travail, les danseurs doivent être là, ne pas se censurer, ne pas essayer d’identifier ce qu’ils font mais le faire tout simplement. » Jean-Pierre Perreault dans Febvre, M. et al., Jean-Pierre Perreault – Regard Pluriel, Les Heures Bleues, 2001, p.13

    Invitez les élèves à regarder librement les deux extraits Monuments (1975) et Les Années de pèlerinage (1996), puis proposez-leur d’identifier les embryons du travail de Perreault dans le premier extrait, ainsi que les correspondances entre les deux œuvres, en s’attardant aux divers éléments qui composent une danse.

    Utilisation de l’espace
    Utilisation du poids
    Formes corporelles
    Musicalité

    En studio…


  • 9

    Perreault et ses interprètes

    Perreault et ses interprètes

    Extrait des Années de pèlerinage (1996)


    Les Années de pèlerinage est une œuvre emblématique du travail de duo mené par Jean-Pierre Perreault ; l’une des formes chorégraphiques qu’il privilégiait. Perreault adorait Franz Liszt, compositeur romantique du début du XIXe siècle. Il s’inspira de son travail pour créer les trois duos qui composent cette œuvre – qui porte d’ailleurs le nom d’une pièce musicale du compositeur. L’interprète, comme dans de nombreuses autres créations de Perreault, est ici mis ici en valeur non pour ses qualités techniques ou pour son apparence physique mais pour nous donner accès à la part d’humanité contenue dans ses gestes et ses états.

    Bien qu’il soit difficile de penser séparément les éléments chorégraphiques, scéniques, musicaux ou gestuels présents dans le travail de Perreault tant ils sont en étroite symbiose, l’attention peut se porter ici plus particulièrement sur les qualités dansantes des interprètes.

    Quelle appréciation les élèves ont-ils des aspects liés à l’expression artistique tels que la musicalité, la fluidité, la projection, la présence, l’amplitude, etc. ?

    Questions aux élèves

    En imaginant être dans le corps d’un interprète des Années de pèlerinage, quels sont les mots qui caractériseraient le mieux votre état, votre dépense d’énergie, votre sentiment, votre relation à l’autre ?

    Il existe une complémentarité entre les deux interprètes, qu’est-ce qui produit cette relation de complémentarité ? Comment se traduit-elle ?

    Jean-Pierre Perreault dit rechercher l’authenticité. Qu’est-ce qui permet d’affirmer que ces interprètes sont authentiques ?


    En studio…


  • 10

    Perreault, plasticien de l’espace - Joe

    Perreault, plasticien de l’espace - Joe

    Extrait de Joe (1984)


    Regarder

    Joe, Stella , et Adieux

    Dans les trois extraits d’œuvres proposés, Joe, Stella et Adieux, l’environnement scénique est sculpté par la présence de structures géométriques qui, loin d’être un simple décor posé là, constituent des zones propices aux jeux gravitaires des corps dansant. Il s’agit de corps qui s’abandonnent, qui se laissent choir, glisser ; de corps qui s’élancent, propulsés par l’inclinaison de la pente ; de corps qui négocient leur stabilité dans une position précaire. Corps et « décor » sont indissociables dans le travail de Perreault, c’est entre autres par ces « obstacles » que s’affirme et se transforme l’expérience de la gravité.

    Questions pour orienter le regard

    Les questions suivantes peuvent servir à l’animation d’une discussion en grand groupe lors de laquelle chaque sous-équipe serait responsable d’un extrait en particulier.

    Peut-on identifier et énumérer les diverses manières dont les corps entrent en contact avec les structures (monticules, pyramides, bascule) dans ces extraits ?

    Quels types de gestuelles amène l’utilisation de ces structures ? Augmentent-elles les possibilités corporelles et dynamiques du mouvement dansé ?

    Quels rôles jouent les éléments scénographiques quant à l’expressivité de la danse ?

    Les actions et les mouvements exécutés en relation avec les structures scénographiques créent une musicalité, tout comme l’exécution sans support. Identifiez ce qui fait naître ces variantes « sonores » ?

    Y a-t-il une parenté entre les éléments scénographiques et les corps des danseurs tels que les offre Jean-Pierre Perreault (matière-corps : le volume, la forme des corps et des objets scénographiques, les couleurs des éclairages, des costumes, etc.) ?

    Comment qualifier le corps des danseurs chez Perreault ?

    Quels types d’exigences et de défis ces pièces chorégraphiques imposent-elles à l’interprète ?

    Pour en savoir plus sur les défis scénographiques et sur le potentiel créatif des interprètes, écoutez Tassy Teekman, une collaboratrice de longue date de Jean-Pierre Perreault


  • 11

    Perreault, plasticien de l’espace - Stella

    Perreault, plasticien de l’espace - Stella

    Extrait de Stella (1985)


    Regarder

    Joe , Stella et Adieux

    Dans les trois extraits d’œuvres proposés ici, Joe, Stella et Adieux, l’environnement scénique est sculpté par la présence de structures géométriques qui, loin d’être un simple décor posé là, constituent des zones propices aux jeux gravitaires des corps dansant. Il s’agit de corps qui s’abandonnent, qui se laissent choir, glisser ; de corps qui s’élancent, propulsés par l’inclinaison de la pente ; de corps qui négocient leur stabilité dans une position précaire. Corps et « décor » sont indissociables dans le travail de Perreault, c’est entre autres par ces « obstacles » que s’affirme et se transforme l’expérience de la gravité.

    Questions pour orienter le regard

    Les questions suivantes peuvent servir à l’animation d’une discussion en grand groupe lors de laquelle chaque sous-équipe serait responsable d’un extrait en particulier.

    Peut-on identifier et énumérer les diverses manières dont les corps entrent en contact avec les structures (monticules, pyramides, bascule) dans ces extraits ?

    Quels types de gestuelles amène l’utilisation de ces structures ? Augmentent-elles les possibilités corporelles et dynamiques du mouvement dansé ?

    Quels rôles jouent les éléments scénographiques quant à l’expressivité de la danse ?

    Les actions et les mouvements exécutés en relation avec les structures scénographiques créent une musicalité, tout comme l’exécution sans support. Identifiez ce qui fait naître ces variantes « sonores » ?

    Y a-t-il une parenté entre les éléments scénographiques et les corps des danseurs tels que les offre Jean-Pierre Perreault (matière-corps : le volume, la forme des corps et des objets scénographiques, les couleurs des éclairages, des costumes, etc.) ?

    Comment qualifier le corps des danseurs chez Perreault ?

    Quels types d’exigences et de défis ces pièces chorégraphiques imposent-elles à l’interprète ?

    Pour en savoir plus sur les défis scénographiques et sur le potentiel créatif des interprètes, écoutez Tassy Teekman, une collaboratrice de longue date de Jean-Pierre Perreault


  • 12

    Perreault, plasticien de l'espace - Adieux

    Perreault, plasticien de l'espace - Adieux

    Extrait d'Adieux (1992)


    Regarder

    Joe , Stella et Adieux

    Dans les trois extraits d’œuvres proposés ici, Joe, Stella et Adieux, l’environnement scénique est sculpté par la présence de structures géométriques qui, loin d’être un simple décor posé là, constituent des zones propices aux jeux gravitaires des corps dansant. Il s’agit de corps qui s’abandonnent, qui se laissent choir, glisser ; de corps qui s’élancent, propulsés par l’inclinaison de la pente ; de corps qui négocient leur stabilité dans une position précaire. Corps et « décor » sont indissociables dans le travail de Perreault, c’est entre autres par ces « obstacles » que s’affirme et se transforme l’expérience de la gravité.

    Questions pour orienter le regard

    Les questions suivantes peuvent servir à l’animation d’une discussion en grand groupe lors de laquelle chaque sous-équipe serait responsable d’un extrait en particulier.

    Peut-on identifier et énumérer les diverses manières dont les corps entrent en contact avec les structures (monticules, pyramides, bascule) dans ces extraits ?

    Quels types de gestuelles amène l’utilisation de ces structures ? Augmentent-elles les possibilités corporelles et dynamiques du mouvement dansé ?

    Quels rôles jouent les éléments scénographiques quant à l’expressivité de la danse ?

    Les actions et les mouvements exécutés en relation avec les structures scénographiques créent une musicalité, tout comme l’exécution sans support. Identifiez ce qui fait naître ces variantes « sonores » ?

    Y a-t-il une parenté entre les éléments scénographiques et les corps des danseurs tels que les offre Jean-Pierre Perreault (matière-corps : le volume, la forme des corps et des objets scénographiques, les couleurs des éclairages, des costumes, etc.) ?

    Comment qualifier le corps des danseurs chez Perreault ?

    Quels types d’exigences et de défis ces pièces chorégraphiques imposent-elles à l’interprète ?

    Pour en savoir plus sur les défis scénographiques et sur le potentiel créatif des interprètes, écoutez Tassy Teekman, une collaboratrice de longue date de Jean-Pierre Perreault